Du nouveau dans la Fontanelle, et notamment plusieurs travaux du groupe d’action artistique les Allumeur.e.s, qui poursuit pour la troisième année consécutive une « recherche-création » intitulée Dukreben, soutenue et accompagnée depuis son début en 2012 par l’Insatiable. Les Allumeur.e.s privilégient la forme collaborative et explorent dans ce contexte l’environnement immédiat des campements de la banlieue parisienne où vivent certains de ceux qu’on appelle Tsiganes ou encore Roms, dans l’étrange et difficile contexte d’une volonté institutionnelle assez contradictoire, nommée « réinsertion ».
Cette approche est conduite avec le souci permanent de coller à la réalité vécue par les communautés qui y vivent. C’est donc sur le terrain que Les Allumeur.e.s sont présents. Ils ont installés sur le campement stabilisé du terrain Voltaire à ST Denis et sur le Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU d’Aubervilliers) un « laboratoire artistique d’observation » et des ateliers de pratique artistique pour « mieux s’interroger sur l’affirmation de modes de vie et de positionnements en rupture avec le reste de la société propres à la communauté Rom » (Christophe Robert - Éternels étrangers de l’intérieur).
Ce laboratoire procède d’une approche biographique explorée par la photo, la vidéo et l’enregistrement sonore reconstituant des témoignages de ces familles en retraçant leurs histoires collectives et individuelles.
Pour croiser les angles d’approches autour de la question des cultures roms, ils ont mené plusieurs entretiens auprès de représentants d’institutions publiques, de travailleurs sociaux, d’artistes Roms ou pas, etc. auxquels ils ont proposé un guide d’entretien « semi directif » de type sociologique. Ces entretiens abordent des thèmes semblables pour chaque rencontre permettant de comparer des angles d’approches différents suivant les personnes et d’obtenir une polyphonie de points de vue.