Qu’est-ce qui fait le bonheur d’un spectacle politique ? Se contenter de dénoncer les méchants est-il suffisant ? N’est-il pas plus utile de tenter de transformer notre vision du monde ? Une subversion qui surgit et agit sans prévenir n’est-elle pas autrement plus efficace qu’un discours plein de justes révoltes et de bonnes intentions ? Car la subversion est une enfant facétieuse. On peut la conjurer à grands coups de discours, mais elle préférera se cacher sous des paroles douces. Elle n’aime pas qu’on l’attende au tournant. Timide, elle raffole de se glisser dans les consciences par surprise. Le Festival d’Aurillac offrait cette année une belle occasion de comparer différentes manières de lui faire la cour. Visiblement, la belle sybilline n’a pas apprécié certaines tentatives de séduction trop cavalières.
Celle de Kumulus, par exemple. Leur Naufrage met en scène un fantasme sur un fantasme, une partie de bunga-bunga jouée par les puissants de ce monde qui contrôlent les moyens de télécommunication. D’après leurs costumes mondains on comprend qu’ils se trouve[...]