On connaît bien ici l’extraordinaire troupe itinérante nommée Footsbarn Travelling Theatre. Une bande de talentueux saltimbanques d’origine britannique, basée au lieu-dit La Chaussée, à Hérisson près de Montluçon, à l’invitation des Fédérés, à l’époque, [3] qui ne cesse de voyager à travers le monde... Mais on connaît moins Ton und Kirschen, fondée par deux enfants du Footsbarn, Margarete Biereye et David Johnston qui, dans un esprit très proche, ne cesse d’inventer son propre langage artistique. J’ai voulu en brosser un rapide portrait pour donner envie à nos lecteurs d’en savoir plus.
(Junge Welt
Nous venons de là en effet, je suis une ancienne du Footsbarn, chez qui je suis restée une vingtaine d’année avec David Johnston, jusqu’à ce qu’en 1989 la chute du mur change la donne et que nous décidions de partir tenter not[...]
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[1] L’aventure commence à la fin des années 70. Olivier Perrier, enfant du village, en est à l’origine. Comédien confirmé, il fonde « Les Fédérés » à Montluçon avec pour mission de faire du théâtre chez, avec et pour les paysans, puis crée le Festival de Hérisson. Il permet que le « Footsbarn Travelling Theatre », compagnie anglaise de théâtre itinérant, s’installe sur la commune. Puis il fait construire « Le Cube », un espace de recherche cinématographique et théâtrale au milieu des champs. Ainsi un petit village du Bourbonnais est-il devenu en quelques années un centre international de création théâtrale rayonnant dans le monde entier.
D’une part avec Théâtre à Hérisson, une agacerie fomentée chaque été au début juillet par les trois Fédérés qu’étaient les deux susnommés en compagnie de Jean-Louis Hourdin (qui allait bientôt poursuivre seul, ailleurs). D’autre part, avec le frayage du sillon « théâtre et campagne » entamé par Perrier, les deux pieds dans le Bourbonnais, avec l’historique Mémoires d’un bonhomme en partenariat avec un cheval de trait. Au carrefour de ces aventures, un spectacle qui massacrait à la tronçonneuse le théâtralement et le politiquement corrects : Honte à l’humanité. Sur scène une truie, Bibi, et les trois Fédérés nus comme des pourceaux. « Un spectacle mal élevé », comme l’écrivit le regretté critique Gilles Sandier. Ce qui devait entraîner une fameuse séance au conseil général de l’Allier en mai 1981 lorsqu’il fut question d’augmenter la subvention. « Mes chers collègues, on s’enfonce dans la décadence morale qui conduit à la décadence tout court », s’écria un élu (socialiste !). La subvention ne fut pas accordée, mais trois ans plus tard les Fédérés s’installaient à Montluçon dans une ancienne forge. Depuis, ils sont devenus un CDN (centre dramatique national). Wenzel rappelle cela dans son édito où il résume cette aventure née « d’une joyeuse voyouserie », fier de ce théâtre « inventé » en empruntant « les chemins vicinaux » plutôt que « les autoroutes préalablement balisées ».
Extrait de « Les Fédérés, extinction » par Jean-Pierre Thibaudat (Libération)
[2] L’aventure commence à la fin des années 70. Olivier Perrier, enfant du village, en est à l’origine. Comédien confirmé, il fonde « Les Fédérés » à Montluçon avec pour mission de faire du théâtre chez, avec et pour les paysans, puis crée le Festival de Hérisson. Il permet que le « Footsbarn Travelling Theatre », compagnie anglaise de théâtre itinérant, s’installe sur la commune. Puis il fait construire « Le Cube », un espace de recherche cinématographique et théâtrale au milieu des champs. Ainsi un petit village du Bourbonnais est-il devenu en quelques années un centre international de création théâtrale rayonnant dans le monde entier.
D’une part avec Théâtre à Hérisson, une agacerie fomentée chaque été au début juillet par les trois Fédérés qu’étaient les deux susnommés en compagnie de Jean-Louis Hourdin (qui allait bientôt poursuivre seul, ailleurs). D’autre part, avec le frayage du sillon « théâtre et campagne » entamé par Perrier, les deux pieds dans le Bourbonnais, avec l’historique Mémoires d’un bonhomme en partenariat avec un cheval de trait. Au carrefour de ces aventures, un spectacle qui massacrait à la tronçonneuse le théâtralement et le politiquement corrects : Honte à l’humanité. Sur scène une truie, Bibi, et les trois Fédérés nus comme des pourceaux. « Un spectacle mal élevé », comme l’écrivit le regretté critique Gilles Sandier. Ce qui devait entraîner une fameuse séance au conseil général de l’Allier en mai 1981 lorsqu’il fut question d’augmenter la subvention. « Mes chers collègues, on s’enfonce dans la décadence morale qui conduit à la décadence tout court », s’écria un élu (socialiste !). La subvention ne fut pas accordée, mais trois ans plus tard les Fédérés s’installaient à Montluçon dans une ancienne forge. Depuis, ils sont devenus un CDN (centre dramatique national). Wenzel rappelle cela dans son édito où il résume cette aventure née « d’une joyeuse voyouserie », fier de ce théâtre « inventé » en empruntant « les chemins vicinaux » plutôt que « les autoroutes préalablement balisées ».
Extrait de « Les Fédérés, extinction » par Jean-Pierre Thibaudat (Libération)
[3] L’aventure commence à la fin des années 70. Olivier Perrier, enfant du village, en est à l’origine. Comédien confirmé, il fonde « Les Fédérés » à Montluçon avec pour mission de faire du théâtre chez, avec et pour les paysans, puis crée le Festival de Hérisson. Il permet que le « Footsbarn Travelling Theatre », compagnie anglaise de théâtre itinérant, s’installe sur la commune. Puis il fait construire « Le Cube », un espace de recherche cinématographique et théâtrale au milieu des champs. Ainsi un petit village du Bourbonnais est-il devenu en quelques années un centre international de création théâtrale rayonnant dans le monde entier.
D’une part avec Théâtre à Hérisson, une agacerie fomentée chaque été au début juillet par les trois Fédérés qu’étaient les deux susnommés en compagnie de Jean-Louis Hourdin (qui allait bientôt poursuivre seul, ailleurs). D’autre part, avec le frayage du sillon « théâtre et campagne » entamé par Perrier, les deux pieds dans le Bourbonnais, avec l’historique Mémoires d’un bonhomme en partenariat avec un cheval de trait. Au carrefour de ces aventures, un spectacle qui massacrait à la tronçonneuse le théâtralement et le politiquement corrects : Honte à l’humanité. Sur scène une truie, Bibi, et les trois Fédérés nus comme des pourceaux. « Un spectacle mal élevé », comme l’écrivit le regretté critique Gilles Sandier. Ce qui devait entraîner une fameuse séance au conseil général de l’Allier en mai 1981 lorsqu’il fut question d’augmenter la subvention. « Mes chers collègues, on s’enfonce dans la décadence morale qui conduit à la décadence tout court », s’écria un élu (socialiste !). La subvention ne fut pas accordée, mais trois ans plus tard les Fédérés s’installaient à Montluçon dans une ancienne forge. Depuis, ils sont devenus un CDN (centre dramatique national). Wenzel rappelle cela dans son édito où il résume cette aventure née « d’une joyeuse voyouserie », fier de ce théâtre « inventé » en empruntant « les chemins vicinaux » plutôt que « les autoroutes préalablement balisées ».
Extrait de « Les Fédérés, extinction » par Jean-Pierre Thibaudat (Libération)